Les promoteurs immobiliers ont le sourire. Et les constructeurs de maisons individuelles aussi. Ces derniers, représentés par Les constructeurs et aménageurs et la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB) ont vendu 133 600 maisons neuves, soit une hausse de 19,5 % sur un an, en 2016. "Le regain du marché confirme le retour de la confiance des ménages et l’impact des conditions de crédit favorables, ainsi que l’efficacité du nouveau prêt à taux zéro dans l’accession", précise Patrick Vandromme, président de LCA-FFB.
En effet, une maison sur deux se vend aujourd’hui grâce au PTZ, "et ce niveau peut atteindre les 70 % sur la seule population des primo-accédants", ajoute Dominique Duperret, délégué général de LCA-FFB. Si le volume des transactions renoue avec celui de 2011, il reste inférieur aux années d’avant-crise, comme illustré dans le tableau ci-dessous :
Année | Nombre de ventes |
2006 | 168 115 |
2007 | 158 728 |
2008 | 121 136 |
2009 | 127 901 |
2010 | 145 706 |
2011 | 133 214 |
2012 | 130 592 |
2013 | 98 919 |
2014 | 97 768 |
2015 | 110 803 |
2016 | 133 600 |
Tous les territoires concernés
Malgré des disparités, aucun territoire n’est épargné par la reprise, de la moitié ouest, avec une croissance annuelle des ventes de 20 %, à l’Auvergne Rhône-Alpes où les acquisitions progressent de 11 %.
Les prix sont eux aussi légèrement repartis à la hausse : "En 2016, pour la filière des constructeurs de maisons individuelles, la surface de plancher moyenne affiche 115 m2 et le prix moyen maison (hors foncier) avoisine 157 600 euros, contre 113 m2 et 130 500 euros en 2010. Le prix moyen par m2 en CCMI (contrat de construction de maison individuelle, hors foncier) atteint donc 1 370 euros l’an dernier, contre 1 155 euros par m2 en 2010", indique Patrick Vandromme.
La peur de l’élection présidentielle
Pour le président de LCA-FFB, la hausse des taux ne suffira pas à noircir le tableau, et l’année 2017 devrait être un aussi bon cru que 2016 : "Nos premiers résultats pour le mois de janvier sont bons. Quant aux taux de crédit immobilier, selon les estimations du Crédit Foncier, ils ne dépasseront pas les 1,80 % en fin d’année 2017 ce qui est encore très bas. Cette remontée progressive va, à mon sens, servir de déclencheur pour les acquéreurs qui hésitent encore."
Mais qu’en est-il de l’élection présidentielle ? "C’est vrai que si l’on regarde l’année 2012, on remarque un creux durant le mois d’avril sur les ventes. De plus, le secteur tourne à plein régime grâce aux aides comme le prêt à taux zéro, mais aussi le Pinel qui profite à 6 % des acheteurs de maisons neuves. Revenir sur ces dispositifs, ce serait nous faire replonger."
Autant dire que le secteur, tout comme l’ensemble des acteurs du marché immobilier, est très sensible au climat politique actuel et à venir. "Nous allons partir à la rencontre des candidats pour nous faire entendre", conclut Patrick Vandromme. Il ne sera pas le seul…