Qu'est-ce que cela traduit ? Une prise de conscience. Construire différemment. Des logements, des bâtiments bas carbone mais aussi tout ce qui est autour. Tenir compte de l’environnement, des nouveaux usages, des nouvelles mobilités. Depuis trois ans, on en voit de plus en plus. Des chartes locales signées entre une collectivité et les professionnels de l’immobilier : architectes, promoteurs, aménageurs, bailleurs sociaux pour donner un cap, une vision, sur les nouvelles façons de construire.
Qu’est-ce qui demandé concrètement ?
L’idée, c’est d’encourager les bonnes pratiques. En matière de construction et de cadre de vie. Il n’y a pas de valeur légale. C’est une démarche volontaire. Dans l’habitat collectif on parle de qualité du bâti, de performance énergétique, confort des logements, architecture, environnement, concertation avec les habitants depuis le montage jusqu'à la réalisation d’une opération.
Quelles villes ont mis en place ces chartes ?
Il y a Bordeaux avec la charte " Label bâtiment frugal ", Nancy avec la charte " Qualité de la construction ", Nice avec "Batir ensemble la ville ", mais aussi Rennes avec la charte "Construction et citoyenneté ". Il y a également Lyon, Tours, Montpellier, Laval ou encore Angers et bientôt Brest va s’engager dans cette voie. Les chartes se multiplient et pas seulement dans les communes à sensibilité "verte". Antoine Desbarrières, directeur de Qualitel, signataire de nombreuses chartes et, spécialiste des certifications : "De la part des élus il y a une exigence qui est de plus en plus forte sur le plan environnemental, quelle que soit la couleur politique".
L'utilisation de matériaux plus vertueux
La plupart des chartes préconise d’utiliser de matériaux biosourcés, géosourcés, préserver la biodiversité, isoler, protéger de la chaleur et des rayonnements directs, prendre en compte l’ensemble des aspects thermiques et de consommation, remettre à niveau des bâtiments. De penser les extérieurs, les espaces partagés...les promoteurs ont bien compris que c’était le sens de l’histoire. Julien Pemezec, vice-président de la Fédération des promoteurs immobiliers d’Ile-de-France : "On voit bien que les élus ont besoin d’arguments nouveaux pour faire des opérations. Il faut construire différemment avec moins de nuisances, il faut construire plus écologique, il faut renaturer aussi. Ca, c’est l’un des grands avantages des opérations neuves."
Donner l’exemple en matière de mixité, de bâti, être à la pointe de la transition écologique. Ne pas agir que sur le bâtiment, penser plus large à l’échelle d’un quartier. Produire un urbanisme paysager en intégrant la nature, développer le dialogue localement. Ces chartes qui se développent seront peut-être demain, les futures vitrines de la qualité de ville.
Olivier Marin (livre et podcast « L’urbanisme demain »)