Triste nouvelle pour les futurs acquéreurs de logements neufs. Selon l’enquête trimestrielle de l’Insee, les promoteurs interrogés sont plus nombreux à estimer que les prix vont poursuivre leur croissance. Une annonce qui n’entache pas leur moral puisqu’ils restent persuadés que la demande est forte et qu’elle va le rester encore quelques temps.
Entre 2010 et 2017, selon les données de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les prix sont passés de 3 839 €/m² en moyenne, hors parking, à 4 177 €/m², à l’échelle nationale. Pour se solvabiliser, les particuliers n’ont d’autre choix que de s’appuyer sur les aides gouvernementales et la faiblesse historique des taux. Mais cette parenthèse enchantée serait-elle sur le point de se refermer ?
Le PTZ et le dispositif Pinel prennent fin le 31 décembre 2017, sans que les acquéreurs potentiels n’aient l’assurance qu’ils soient reconduits aux mêmes conditions. Ils ont ainsi jusqu’au 30 novembre prochain, au plus tard, pour boucler leur projet immobilier s’ils souhaitent en bénéficier.
La fenêtre de tir se refermerait-elle ?
Quant aux taux de crédit immobilier, s’ils reculent légèrement en juillet 2017, il paraît évident qu’ils repartiront très prochainement à la hausse. Comme l’indiquait Olivier Eluère, économiste spécialisé dans l’immobilier, sur le site du Crédit Agricole, Regards Partagés : "(…) Les crédits étant essentiellement à taux fixe, et d’une durée de 10 ans, ils dépendent fortement des emprunts d’État à 10 ans (OAT 10 ans) (…) fin 2017 et 2018, nous prévoyons un OAT à 10 ans respectivement à 1 % et 1,4 %. La question est alors de savoir comment cela va se répercuter dans les crédits immobiliers. Pour rappel, une hausse du taux de crédit de 1 % représente une croissance des prix d’environ 8 % à 10 %."
Selon les estimations de Michel Mouillart, autre spécialiste de ces questions, les taux devraient rester inférieurs à 2 % fin 2017. Mais avec des prix qui augmentent, particulièrement dans les grandes métropoles, et des aides à l’accession remaniées, une faible hausse des taux pourrait finir d’achever le pouvoir d’achat d’un bon nombre de primo-accédants au budget serré…