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Un intégrateur qualifié
Marc-Philippe Daubresse, président de l'Anah
Spécialiste du logement, le nouveau président de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) dresse ses priorités, livre ses analyses et nous fait partager sa vision du marché. Indicateur Bertrand : Quel regard portez-vous sur l'évolution du marché de la pierre ? >Marc-Philippe Daubresse : Une première crise a émergé entre 1983 et 2003, où l'on a très peu construit et sous-estimé le besoin en logements. Nous avons ensuite connu un boom exceptionnel de la construction, et la situation s'est retournée en 2008 en contrecoup de la crise des subprimes. Nous avons accumulé du retard, c'est pourquoi aujourd'hui nous manquons de 800 000 logements environ : la saturation du parc social pousse les ménages modestes vers le locatif privé. Parallèlement, les promoteurs et les artisans du bâtiment ont vu leurs carnets de commandes diminuer considérablement. Il était donc urgent de relancer la machine du logement, mais aussi d'engager une nouvelle bataille comme l'a annoncé le président de la République dans son discours de Douai. I. B. : Justement, le plan de relance est-il à la hauteur du problème du logement ? >M.-P.D. : Ce plan est une véritable révolution : il agit massivement sur l'investissement, avec des moyens d'une ampleur sans précédent. Il prévoit le financement de 100 000 logements neufs supplémentaires, dont 30 000 seront rachetés par l'État. Par ailleurs, le plan de relance renforce le budget de l'Agence nationale de l'habitat et celui de l'Agence nationale de rénovation urbaine. À l'Anah, un fonds de 200 millions d'euros est réparti en 100 millions pour 50 000 propriétaires occupants modestes supplémentaires, 50 millions pour traiter les copropriétés dégradées et 50 millions pour accélérer les Opah en cours, traitant notamment des situations d'habitat indigne dans le parc locatif privé. I. B. : Faut-il aider les maires bâtisseurs ? Si oui, comment ? >M. -P. D. : Dans le cadre de la loi Boutin, les députés ne sont pas revenus sur l'article 55 de la loi SRU, qui prévoit 20 % de logements sociaux pour les communes. Mais je pense qu'il faut aller plus loin et aider les maires bâtisseurs qui s'efforcent de construire du logement locatif ou en accession. I. B. : Quels sont les grands chantiers de l'Agence nationale de l'habitat ? >M. -P. D. : Après une année 2008 qui a renforcé le caractère “social et durable” des actions de l'Anah, 2009 s'inscrit dans la dynamique du plan de relance, avec un budget historiquement élevé pour favoriser les missions prioritaires de lutte contre l'habitat indigne et la précarité énergétique. À ce titre, l'Anah a signé récemment avec GDF Suez une convention de partenariat “Solidarité Énergie” pour mieux accompagner les propriétaires modestes à mieux maîtriser leurs dépenses d'énergie et à financer des travaux d'amélioration de l'efficacité énergétique. L'Anah versera à ces propriétaires modestes des éco-primes de 1 000 €que GDF Suez abondera d'un montant pouvant atteindre 800 €, sur une période de deux ans. Cette mesure s'inscrit dans la dynamique du plan de relance et du Grenelle de l'environnement. Mais nous souhaitons aller plus loin : on estime que 3,9 millions de Français sont propriétaires de maisons individuelles dont les combles ne sont pas isolés, principale source de déperdition énergétique alors qu'il s'agit de travaux facilement réalisables et rentables. Sur la base de ces éléments, l'Anah étudie la mise au point de “bouquets de travaux” simples et performants, comprenant des travaux de 5 000 à 8 000 € pouvant générer près de 25 % d'économies sur la facture énergétique mensuelle. Enfin, pour accélérer les opérations en cours et inciter les propriétaires à réaliser des travaux d'amélioration de leur logement, l'Anah donne rendez-vous au public, les 3 et 4 avril, dans les permanences de près de 400 Opah récemment mises en place. Ces Rendez-vous de l'habitat durable apporteront des conseils gratuits de professionnels à tous les propriétaires qui souhaitent mieux maîtriser leurs dépenses d'énergie.
Paris Open : faire des logements neufs avec de vieux bureaux
Trois ans de travaux et plusieurs dizaines de millions d’euros auront été nécessaires pour réaliser cette opération de transformation titanesque. Découverte.
La ville prend son destin en main
A mi-chemin entre Paris et la mer, facile d'accès par le TGV qui ne met que 90 mn pour relier la capitale et 30 mn pour joindre Nantes, Angers voit sa population grossir un peu plus chaque année. Avec 152 700 habitants intra muros d'après le dernier recensement de l'Insee (2005) et 270 000 à l'échelle de l'agglomération, elle figure en 3e position des agglomérations du Grand Ouest après Nantes et Rennes. Son patrimoine architectural tantôt paré de schiste et d'ardoise, tantôt de tuffeau de la Loire, ne laisse évidemment pas insensible. Pas plus que son patrimoine naturel, dominé par l'eau, notamment avec la Maine qui traverse la ville de part en part. De fait, les seniors s'y installent volontiers pour goûter les charmes de la vie provinciale. Tout en disposant des infrastructures d'une grande ville. Les cadres et employés sont séduits par le dynamisme des entreprises implantées sur le secteur et la diversité des filières proposées. En outre, sa tradition universitaire lui permet de drainer quelque 30 000 étudiants investissant chaque année les bancs de ses deux universités, de ses écoles d'ingénieurs et de ses instituts supérieurs. De nouveaux arrivants qui ont, évidemment, besoin de se loger. Or, comme partout, l'afflux de population a fait grimper les prix de l'immobilier. "Nous avons affaire à une demande très importante en logements à laquelle nous devons pouvoir répondre, explique Monique Pirotais, maire adjointe à l'urbanisme, le développement économique de l'agglomération dépend étroitement de notre capacité à proposer un habitat diversifié pour toutes les catégories de la population". La demande est telle - 12 300 dossiers en attente de logements sociaux - que l'agglomération estime devoir construire 25 600 logements dans les dix années à venir. Un défi qu'elle semble bien décidée à relever avec de nombreuses Zac en cours ou en préparation.
Centre expert PACA, une installation sur mesure
Longtemps assoupies après les ravages de la guerre, les deux grandes de Haute-Normandie sont en plein renouveau. Projets d'envergure et logements neufs sont à l'ordre du jour.
3 QUESTIONS À Jean-Louis Giraud Vice-président de la FPC
Indicateur Bertrand: Quelles ont été les principales évolutions de l'habitat ?
La livraison de notre appartement neuf a pris du retard, mais nous avons déjà donné congé du logement dont nous sommes locataires.Pouvons- nous prévenir le bailleur que notre résiliation est sans effet ? (M. et Mme Bertrand F.,Nantes, 44)
Provence : une offre bien adaptée
À force de fixer le compteur à 300 000 e, le risque existe de ne pas voir les écarts entre les secteurs : "L'offre de logements neufs est adaptée à quasiment tous les budgets, rappelle Patrick Alary, directeur régional de Bouygues Immobilier et président de la FPC Provence. À Marseille, à 3 700 r/m2, hors parking, il est possible de trouver des petits 3-pièces pour un budget avoisinant les 200 000 r et ce marché ne peut en aucun cas être assimilé à celui de la Côte d'Azur". C'est en effet le cas : Promogim commercialise des 3-pièces de 67 m2 à 205 000 e sur l'opération Le Clos Jardin, rue Chalusset. Dans le 9e, Bouygues Immobilier propose un 3-pièces de 55,85 m2 avec terrasse de 15,90 m2, jardin de 41 m2 et parking intérieur pour 237 000 e.
Vers des services clés en main
S’inspirant du modèle américain, les conciergeries font leur apparition dans les immeubles de prestige pour faire gagner du temps aux résidants.
Les règles d'or avant d'acheter un logement neuf
État dumarché, objectif de l'investissement, emplacement…de nombreuses questions se posent avant tout achat immobilier. Tour d'horizon des fondamentaux afin de placermalin.
D'où vient le boom des résidences services ? D'une demande tout d'abord : on connaît la pénurie de logements étudiants et ce ne sont pas les 150 000 chambres proposées par les services publics, par l'intermédiaire du Crous, qui peuvent répondre à l'ensemble des besoins. Dans ce contexte, l'offre du privé s'accélère, avec 12 000 lots prévus cette année. L'intérêt pour cette catégorie de résidences est d'ailleurs marqué par le nombre important de promoteurs nationaux qui s'y engagent, comme Icade (par l'intermédiaire de sa filiale Icade Eurostudiomes), Eiffage, Nexity, Kaufman & Broad, Bouygues.
Construction : de nouvelles règles
Répondre à la crise du logement en construisant plus et mieux, tout en préservant l’environnement, telles sont aussi les ambitions du projet de loi en matière d’urbanisme.
Des opportunités dans les villes de montagne
Heureusement, la montagne ne peut être réduite à ses plus hautes cimes. Les vallées et les villes, souvent implantées autour de merveilleux lacs, offrent leurs lots de nouveautés en matière de construction, tout en combinant des atouts intéressants pour beaucoup d'acheteurs. "Bénéficiant d'atouts exceptionnels tenant au décor naturel, aux facilités de communication (tunnel du Mont-Blanc, aéroports internationaux de Genève et Lyon Saint-Exupéry), et à la proximité de la Suisse, la Haute-Savoie est un lieu privilégié pour son cadre de vie hors normes, où l'investissement est favorisé grâce au classement de la majeure partie de la région en zone A dans le système Robien", explique-t-on ainsi chez Sagec, promoteur-constructeur du sud de la France implanté depuis 2001 en Haute- Savoie. Peu présent sur le marché très spécifique des stations, le groupe commercialise actuellement La Coupole, un programme exceptionnel sur le lac d'Evian. D'inspiration Belle Epoque et idéalement situé dans l'alignement du Palais Lumière, de l'hôtel de ville, du théâtre et du casino, il dispose encore de nombreux 2 et 3-pièces, assez spacieux, avec des superficies jusqu'à 72 m2. Analyse complémentaire chez un autre constructeur : "Nos produits hors stations attirent aussi des investisseurs, en particulier près de la frontière suisse", observe Virginie Maigret, responsable marketing chez Nexity George V à Annecy-le-Vieux. Avec neuf programmes en cours sur la région et trois lancés le mois dernier, le promoteur essaie de dénicher les meilleurs emplacements. Opération réussie, par exemple, avec un programme exceptionnel dans le centre de Chamonix. Très recherchée hiver comme été, avec des plaisirs aussi variés que 75 pistes sur différents domaines et un restaurant étoilé au Michelin, la ville s'apprête à accueillir en son coeur un programme de prestige. "Proposé autour de 8 000 r/m2 et conçu dans l'esprit chamoniard, il répond à la demande d'une certaine clientèle, anglaise notamment, en résidence principale ou secondaire". Pour le marché local, l'entreprise affiche en même temps des opportunités dans la périphérie d'Annecy, à Seynod avec des appartements entre 3 200 et 4 100 e/m2, à la vue imprenable sur les cimes ou encore, très prochainement à une petite demi-heure de là. A Sainte-Blaise, elle lancera bientôt un programme de petits collectifs et de maisons jumelées. Dernier exemple avec un coup d'oeil sur le "catalogue" de Cogedim dans la région : pour répondre à une demande plutôt locale, le promoteur commercialise deux projets près d'Annemasse : Baud-Rivage à Bonne, "dans un cadre idyllique" sur les bords de la Ménoge, a enregistré une dizaine de réservation au cours des 15 premiers jours de sa commercialisation. A Gaillard, les premières pierres ont été posées, mais on compte toujours des opportunités en 2 et 4-pièces. "Mi-mai,nous avons lancé une résidence à Archamps, petit village de maisons individuelles haut de gamme, ajoute Nicolas Elie, le directeur commercial de Cogedim. A noter également : il reste quelques appartements 3-pièces livrables au 1er trimestre 2008. Avec une rentabilité de l'ordre de 4 %, cela pourrait intéresser des investisseurs".
Aujourd’hui, il existe un crédit d’impôt au titre des intérêts d’emprunts contractés pour l’achat ou la construction de sa résidence principale. Pleins feux sur cet avantage fiscal.
Comme tous les dispositifs d'incitation fiscale en matière de logement, la loi Girardin est assortie d'un certain nombre d'obligations que l'investisseur s'engage à respecter. Pour bénéficier de la réduction d'impôt de 40 %, il doit s'engager à louer le logement nu pendant au moins 5 ans et 6 ans s'il s'engage dans le secteur intermédiaire et bénéficie de la loi Girardin à 50 %. Par ailleurs, la loi Girardin ne concerne que les biens orientés vers la location principale, et non ceux destinés à la location saisonnière. Cette destination à l'habitation principale – en location ou en accession – doit être effective et continue et doit intervenir dans les six mois suivant l'achèvement du logement ou son acquisition. Le bien ne peut être loué au conjoint ou à un membre du foyer fiscal de l'investisseur. Pour 2006, les plafonds qui concernent la location intermédiaire sont fixés à 11,33 € hors charges pour le loyer mensuel maximum. Quant au plafonnement des revenus des locataires, il s'établit à 26 241 € pour une personne, 48 534 € pour un couple, et augmente ensuite suivant le nombre de personnes à charge du foyer fiscal.
3 questions à Martine Polito - Directrice régionale de l’UCB Lyon Est
“Il faut être intransigeant sur la localisation”